150ème Conseil exécutif de l’OMS: réaliser un monde où personne n'est laissé de côté
15 février 2022
15 février 2022
Alors que les États membres de l'OMS ont démontré leur engagement à tracer une voie vers la reprise et la résilience face à la COVID-19 par le biais d'une proposition de nouvel accord juridique sur la pandémie, ils ont également déclaré que le monde ne doit pas « oublier les défis sanitaires permanents actuels que posent les MNT au milieu des urgences sanitaires », comme l'a souligné la Nouvelle-Zélande. Nous ne pourrions être plus d'accord. Vous pouvez trouver les 12 recommandations de l’Alliance sur les MNT pour la résilience et la reprise face à la COVID-19 ici.
Pendant les deux jours de la réunion du Conseil exécutif, un total de 55 États membres de l'OMS ont formulé des déclarations sur la décision générale proposée au point 7 de l'ordre du jour, qui portait sur les MNT. Les discussions ont pris fin lorsque le Conseil exécutif a décidé à l'unanimité d'adopter la décision, y compris les recommandations contenues dans les 10 annexes. Cette décision va maintenant être examinée par les ministres de la Santé de tous les États membres de l'OMS lors de la 75ème Assemblée mondiale de la santé (mai 2022).
En résumé, avec l'adoption de cette décision phare sur les MNT, les membres du Conseil exécutif ont recommandé que l'Assemblée de mai approuve de nombreux projets de plans et de recommandations. De plus amples détails sur le contenu complet de la décision et des recommandations contenues dans les 10 annexes sont disponibles dans le dossier de plaidoyer de l'Alliance sur les MNT.
Le directeur général de l'OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a mentionné les MNT lorsqu’il a passé son entretien de réélection, soulignant que « les soins de santé primaires devraient être la base » des services de lutte contre les MNT. Nous avons également été encouragés d'entendre Eswatini parler positivement de son expérience d'intégration des services de lutte contre les MNT dans la prise en charge du VIH. Pour en savoir plus sur le potentiel de l'intégration de la prévention et de la prise en charge des MNT dans les initiatives mondiales en matière de santé et de CSU, consultez le rapport de recherche sur les politiques que nous avons publié l'année dernière.
Un large soutien a été apporté à la prochaine feuille de route pour la mise en œuvre, qui offre le soutien de l'OMS sous la forme de conseils, d'outils pratiques et d'approches adaptées à chaque pays afin d'accélérer les progrès vers les objectifs des MNT pour 2025 et 2030. Les délégués nationaux ont présenté de nombreux exemples d'actions nationales en matière de MNT, depuis l'inclusion par les Philippines des maladies rénales dans le régime élargi des prestations essentielles en matière de MNT des soins de santé primaires, jusqu'à la politique d'étiquetage à l’avant des aliments récemment adoptée par l'Argentine.
De nombreux délégués ont encouragé l'OMS à adopter une approche plus globale des MNT dans le cadre de la feuille de route pour la mise en œuvre, qui aille au-delà du mandat initial restreint basé sur l'approche « 4x4 » des MNT, et ont à plusieurs reprises demandé à l'OMS d'y inclure les facteurs de risque environnementaux. Le Guyana a appelé à une « approche 5x5+ » plus inclusive, couvrant davantage de MNT ainsi que la santé mentale. L'Espagne a fait pression pour que l'OMS élabore un plan d'action sur les greffes pour l’Assemblée mondiale de la Santé 2022, dans le but d'aider les pays à revenu faible et intermédiaire à inclure les greffes dans les régimes de prestations essentielles pour les MNT. L’Alliance sur les MNT en parle plus en détail dans ce document de politique générale. La nécessité d'une action spécifique en matière de santé mentale a également été soulignée par de nombreux délégués nationaux, dont beaucoup ont noté l'énorme impact de la pandémie sur la santé mentale de la population.
En tant qu'organisation de la société civile, nous avons été heureux d'entendre le soutien du Bangladesh, de la Colombie, du Tadjikistan, de la Tunisie et de la Slovénie en faveur d'une approche multisectorielle et multipartite des MNT. Nous nous sommes particulièrement réjouis d'entendre les États-Unis mentionner spécifiquement la nécessité d'une « mobilisation des personnes vivant avec des MNT dans le développement et la mise en œuvre » de la feuille de route de mise en œuvre, ce que la NCDA a également préconisé. Nous ne manquerons pas de les inviter à signer la « Charte mondiale de la participation significative des personnes vivant avec des MNT » !
Si la décision du CE est une étape importante, les défenseurs des MNT s'efforceront de faire en sorte que les recommandations sur tous ces sujets bénéficient d'un large soutien lors de la 75ème Assemblée mondiale de la Santé (AMS) en mai 2022. Ce n'est qu'après leur adoption par l'Assemblée plénière qu'elles seront considérées comme formellement approuvées.
Et bien entendu, nous ne devons pas perdre de vue le fait que, aussi importantes que soient les décisions de l'AMS, les changements politiques les plus importants pour les personnes vivant avec des MNT ou à risque sont ceux mis en œuvre dans les pays où elles vivent. Ce sont ces changements qui permettront de créer un monde où personne ne sera laissé de côté dans l'accès aux traitements et aux soins essentiels des MNT.
Pour celles et ceux qui souhaitent écouter les enregistrements dans leur intégralité, ils sont disponibles ici sur le site de l'OMS (pendant 3 mois après le CE). Si vous souhaitez discuter plus en détail l'un des points soulevés par l’Alliance sur les MNT, veuillez contacter notre équipe chargée des politiques et du plaidoyer à l'adresse [email protected].
Grace Dubois est la responsable politiques et plaidoyer de la NCDA. Elle a rejoint l’Alliance sur les MNT en juin 2020 et est responsable du développement et de la mise en œuvre de la politique et du travail de plaidoyer de la NCDA concernant la couverture sanitaire universelle et un agenda inclusif sur les MNT. Grace est docteur en médecine de formation avec une spécialisation en obstétrique et gynécologie. Avant de rejoindre la NCDA elle a occupé des postes de gestion de projets en milieu humanitaire et de développement en Irak, au Myanmar et au Cambodge. Elle est titulaire d’un master en santé publique de l’université de Manchester.