Les décès et maladies provoqués par les maladies non transmissibles entraînent souffrance et malheur pour des millions de personnes dans le monde chaque année, des personnes qui vivent avec les maladies ainsi que leurs familles et amis. 70% de l’ensemble des décès dans le monde sont dus aux MNT. Cela ne devrait pas en être ainsi : une grande partie des souffrances et des décès provoqués par les MNT est évitable. Nous connaissons depuis longtemps les solutions, les statistiques, l’injustice et l’urgence du besoin. Nous en avons assez d’attendre une action significative.

Assez de négliger un enjeu urgent, qui peut être résolu et qui nous concerne tous.

Les gouvernements ont refusé de prêter attention aux avertissements en 2011, lors de la première Réunion de haut niveau (RHN) des Nations Unies sur les MNT (puis de nouveau lors de la deuxième RHN en 2014) concernant le fait que les MNT étaient en train de devenir la pire menace pour la santé dans le monde, devant les maladies transmissibles. La courbe des décès et des incapacités provoqués par les MNT est donc demeurée inchangée et le monde est très loin de pouvoir atteindre la cible des Objectifs de développement durable de réduction d’un tiers de la mortalité prématurée due aux MNT.

En septembre 2017, l’OMS a publié son tout dernier rapport de suivi des progrès dans la lutte contre les MNT. Les résultats étaient alarmants : moins de la moitié des États membres avaient mis en place des systèmes efficaces de lutte contre ces maladies. Peu après, la Directrice générale de l’Alliance sur les MNT, Katie Dain, a évoqué des gouvernements qui « avancent les yeux fermés vers un avenir malade. »

La frustration est allée croissant chez celles et ceux qui travaillent depuis des années sur la lutte contre les MNT. Lors de la deuxième édition du Forum mondial de l’Alliance sur les MNT en décembre dernier, des universitaires et défenseurs de la lutte contre les MNT de la société civile ont appelé au changement avec virulence :

« Nous avons besoin d’une campagne audacieuse. »

« Nous avons besoin d’une grande marche d’indignation et d’espoir. »

« Nous avons besoin d’une campagne qui parle du sentiment d’urgence et qui souligne l’injustice des MNT. Une campagne qui inclue les citoyens. »

« Les MNT touchent des êtres dont les vies comptent. Il s’agit d’une crise mondiale que nous devons traiter de toute urgence et qui peut être résolue. »

Nous avons entendu toutes ces voix qui disaient « Assez ! Ça suffit ! »

Portée par la frustration et à l’approche de la troisième RHN sur les MNT cette année, la NCDA a lancé un processus de neuf mois pour modeler notre campagne, en étroite collaboration avec notre réseau de la société civile. Il y a eu des réunions, des séances de brainstorming, des tableaux papier et des feutres, des planches tendance et des consultations par e-mail et téléconférence. Chiffres, mots, statistiques, émotions, sons, histoires, hashtags et taglines ont dansé.

Pour finir, un consensus clair est apparu. Même si bon nombre d’entre nous au sein du réseau gardaient l’espoir que cette RHN constituerait un tournant pour les MNT, ils étaient aussi profondément exaspérés par la lenteur effrayante des progrès depuis 2014. Pendant ce temps, des millions de personnes dans le monde, et particulièrement dans les pays à revenus faibles et moyens, ont enduré un fardeau croissant de décès et d’incapacités provoqués par les MNT et qui bien souvent auraient pu être mieux gérés ou évités.

Le sentiment général était que nous en avions assez. Ce serait cela notre message.

« C’est puissant. C’est un cri de ralliement… mais ce n’est pas positif », avons-nous entendu dire. Et effectivement c’est cela le problème. Nous aimerions vraiment faire campagne autour des victoires et des accomplissements et fêter le progrès, mais devant l’indifférence des gouvernements face à cette épidémie dévastatrice qui assombrit de plus en plus les vies, tel un ouragan sans fin, nous n’avons pas d’autre choix que d’exiger une action de toute urgence.

Nous avons suffisamment de connaissances et de solutions, mais nous manquons d’action de la part des gouvernements.

Les solutions pour infléchir la pandémie de MNT sont bien connues. En jargon de santé mondiale on les appelle les « Meilleurs choix de l’OMS » : taxer les produits mauvais pour la santé tels que l’alcool et les boissons sucrées, adopter la couverture santé universelle, réduire la consommation de sel, interdire le tabac dans les lieux publics… L’impact positif de telles mesures sur la santé a été largement prouvé par les universitaires et les spécialistes de la santé publique.

ASSEZ. Notre santé. Notre droit. Maintenant.

Nous exigeons de mettre fin aux retards dans la recherche sur la prévention et la maîtrise des MNT et de mettre en pratique des mesures vitales. Le niveau le plus élevé possible de santé et de bien-être est un droit humain fondamental. Mais aujourd’hui, de nombreuses personnes dans le monde vivent dans des conditions qui les empêchent de jouir de ce droit. Et bien plus encore pourraient bénéficier d’un niveau de santé beaucoup plus élevé si elles avaient un accès meilleur et plus abordable à un traitement et une prise en charge, ainsi que des environnements favorables à la santé qui garantissent qu’il est plus facile d’être en bonne santé que malade.

Le taux inacceptable de décès prématurés dus aux MNT reflète le manque d’attention, d’action et d’engagement des gouvernements envers le droit fondamental à la santé. Nous appelons donc les gouvernements à aller au-delà de la rhétorique et à s’engager à prendre des mesures concrètes et volontaristes, aujourd’hui en 2018.

La campagne ENOUGH met l’accent sur un ensemble d’appels à action prioritaires pour les gouvernements :

  1. Les personnes avant tout
  2. Stimuler les investissements en MNT
  3. Intensifier l’action autour de l’obésité infantile
  4. Adopter des politiques fiscales intelligentes qui favorisent la santé
  5. Sauver des vies grâce à un accès équitable à la prise en charge des MNT et à la CSU
  6. Améliorer la responsabilisation en termes d’avancées, de résultats et de ressources.

La société civile ainsi que des millions de personnes dans le monde atteintes de MNT sont mobilisées pour exiger des gouvernements qu’ils soient à la hauteur de l’enjeu, fassent ce qu’il faut et placent les individus avant tout. Maintenant.

Rejoignez-nous pour dire ASSEZ.

Aujourd’hui nous avons lancé la campagne avec un ensemble de supports visuels à intégrer dans les efforts de plaidoyer, en français, espagnol, arabe, russe et anglais. Au cours des prochaines semaines, nous allons lancer un site web sur la campagne (www.enoughncds.com) qui vous donnera de nombreuses possibilités de participer à la sensibilisation et au plaidoyer en faveur de l’action, de partager vos opinions et de faire entendre votre voix. Nous vous encourageons à rester connectés et lorsque le site sera lancé, n’hésitez pas à participer, interagir et partager. Ajoutez enoughncds.com à vos favoris.

En attendant, nous avons déjà des ressources disponibles pour soutenir le plaidoyer : venez en savoir plus sur les MNT, la RHN-ONU 2018 sur les MNT, les priorités de campagne de l’Alliance sur les MNT (présentation générale et infographie), lire le rapport du Secrétaire général de l’ONU sur les MNT et bien plus.

Partagez ENOUGH.

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Vous en avez assez vous aussi ? Rejoignez-nous. #EnoughNCDs

 

 

À propos de l’auteur

Lucy Westerman @lewest est responsable de la politique et des campagnes de l’Alliance sur les MNT (@ncdalliance). Lucy travaille de façon transversale pour développer et coordonner la conception et la promotion des campagnes mondiales de la NCDA, en regroupant le travail des équipes plaidoyer et communications. Spécialisée en prévention des MNT et en promotion de la santé, Lucy étudie plus particulièrement les déterminants sociaux, commerciaux et environnementaux de la santé. Son travail porte sur la communication et la mobilisation en ligne de la NCDA, dont elle dirige la politique de prévention et le travail de plaidoyer, avec un accent marqué sur les domaines prioritaires en matière de facteurs de risque, à savoir le contrôle de l’alcool, l’activité physique, la nutrition et les problèmes et la collaboration autour des facteurs de risque transversaux.