«Ce sont les mêmes personnes!» Pour la CSU en Afrique, priorité aux personnes et pas aux maladies

1 avril 2019

L’Alliance sur les MNT a organisé plusieurs Cafés MNT et un événement parallèle lors de l’imposante Conférence internationale pour le programme de santé en Afrique, organisée par Amref Health Africa et le ministère rwandais de la Santé au Centre des congrès de Kigali, du 5 au 7 mars 2019. Cette conférence est devenue la plus grande rencontre du continent sur le thème de la santé, avec plus de 1 500 délégués venus discuter des manières de réaliser la couverture sanitaire universelle (CSU) en Afrique à l’horizon 2030.

L’événement de l’Alliance a porté sur la façon dont la CSU, dans sa mise en place, peut permettre de relever le défi croissant de la multi-morbidité et des MNT. Comme l’a expliqué l’un des participants, «Dans le KwaZulu-Natal, un malade atteint de tuberculose peut aussi souffrir de diabète. Une personne séropositive n’a pas une seule MNT, mais plusieurs comorbidités. Le patient qui fait la queue pour obtenir son traitement contre le VIH doit également faire la queue pour un traitement contre la tuberculose, et parfois ce patient est en plus une femme enceinte... Ce sont les mêmes personnes!»

D’ici 2030, selon l’OMS, les MNT en Afrique provoqueront plus de décès que l’ensemble des maladies transmissibles, maternelles, périnatales et nutritionnelles. Des recherches supplémentaires sont nécessaires afin de connaître le nombre de personnes qui vivent avec de multiples maladies chroniques, car les estimations varient de 13 à 95% de patients atteints de « multi-morbidité » dans le monde.

Nos panelistes – la Dr Zipporah Ali de l’association Kenya Hospices and Palliative Care Association (KEHPCA), Katja Iversen, Présidente / Directrice générale de Women Deliver, Catherine Levy, en charge des programmes de santé mondiale pour les MNT chez Sanofi Global Health, Joshua Makubu, membre de la Société ghanéenne des handicapés physiques et de l’Alliance ghanéenne sur les MNT, la Dr Eva Njenga, Présidente de l’Alliance kényane sur les MNT, et le Dr Gang Sun, Conseiller principal et  point focal CSU chez ONUSIDA – ont tous convenu du besoin urgent de décloisonner et de veiller à ce que la couverture sanitaire devienne réellement universelle. 

Les participants se sont tous accordés à dire que les défenseurs de la santé doivent travailler de concert de façon plus systématique. Comme l’a dit Katja Iversen, « la CSU n’est pas encore une affaire réglée. Il ne s’agit pas d’en découper des parts selon les différentes maladies. Le gâteau n’est pas encore cuit, nous n’avons même pas encore mélangé les ingrédients ! Les financements ne sont pas encore là. » Les défenseurs de la santé du monde entier doivent travailler main dans la main et s’unir autour d’un socle commun de priorités pour toutes les communautés, afin que la prochaine Réunion de haut niveau des Nations Unies sur la CSU soit couronnée de succès.

Pour en savoir plus, #AHAIC2019 et #AfricaHealth2019