4 manières dont le tabac nuit gravement à l'environnement
23 juin 2022
23 juin 2022
Nous savons depuis des dizaines d'années que le tabac est le seul produit de consommation légal qui tue jusqu'à la moitié de ses utilisateurs - soit environ 8 millions de personnes par an. Un rapport récent identifie les principaux moyens par lesquels il détruit également l'environnement.
Pour faire de la place à la culture du tabac et pour obtenir du bois pour le séchage du tabac récolté, des arbres sont coupés et des terres défrichées. Il faut environ un arbre pour fabriquer 300 cigarettes, selon le rapport de l'Organisation mondiale de la Santé, Le tabac : un poison pour notre planète.
Environ 200 000 hectares (ha) de terres sont défrichées chaque année pour la culture et le séchage du tabac. Cela représente presque la moitié de la superficie totale de l’île du Cap Vert, en Afrique (403 000 ha). La culture du tabac est responsable d’environ 5% de tous les abattages d’arbres réalisés chaque année dans le monde.
La fumée de tabac contient trois grands gaz à effet de serre (CO2, méthane et oxydes nitreux), ainsi que d'autres polluants atmosphériques. Il produit jusqu'à 10 fois plus de pollution aux particules (des solides microscopiques ou des gouttelettes liquides qui peuvent être inhalées) que les gaz d'échappement des moteurs diesel. En 2014, la fabrication de cigarettes a produit 84 mégatonnes d'émissions de CO2, soit l'équivalent d'un cinquième du CO2 produit chaque année par les compagnies aériennes.
Chaque année, environ 22 milliards de tonnes d'eau sont utilisées pour la production de tabac dans le monde. Ce volume représente 15 millions de piscines olympiques, ou à peu près le volume d'eau qui coule dans l'Amazone, le plus grand fleuve du monde, en une journée. La production de tabac nécessite jusqu'à huit fois plus d'eau que la culture de la tomate ou de la pomme de terre. Pour chaque kilo de tabac non produit, consommé et éliminé, les besoins en eau potable d'une personne peuvent être satisfaits pendant une année entière.
Il s'agit notamment des déchets produits par le tabagisme (mégots de cigarettes) et l'utilisation de nouveaux produits sans fumée. Les cigarettes électroniques, et les autres produits à base de nicotine toxiques et sources de déchets dangereux, contiennent des métaux, des plastiques et des batteries. Ils sont classés comme déchets toxiques et dangereux, qu'ils soient jetés dans la nature ou dans une poubelle. Les filtres de cigarettes à base d'acétate de cellulose ne sont pas biodégradables et peuvent rester dans l'environnement pendant de longues périodes sous la forme de microplastiques, qui pourraient provoquer des dégâts importants aux milieux et écosystèmes aquatiques. Les filtres libèrent également dans les écosystèmes la nicotine, les métaux lourds et d’autres substances chimiques qu'ils ont absorbées. Cette situation a des répercussions sur les moyens de subsistance et la santé des communautés de pêcheurs dans les zones côtières, ainsi que sur les personnes qui consomment des produits de la mer contaminés.
Le rapport indique également comment l'industrie du tabac « verdit » son image en ayant recours à de nombreuses tactiques.
« Le marketing et l'éco-étiquetage des cigarettes présentées comme « naturelles » ou « bio » en est un exemple, qui laisse à penser aux fumeurs que ces produits sont en quelque sorte moins nocifs. »
Les activités dites de « responsabilité sociale des entreprises » (RSE) sont un autre moyen pour l'industrie de détourner l'attention des effets mortels du tabac vers ses prétendues « bonnes actions ». « Cependant, les données fournies par l'industrie sont destinées à tromper le public et à soutenir ses activités dans les pays producteurs de tabac. Elles ne contiennent pas d'informations essentielles sur l'ampleur de la destruction imposée à l'environnement et aux communautés », indique le rapport.
Le rapport suggère des mesures que les particuliers, les groupes et les gouvernements peuvent prendre pour empêcher la destruction de l'environnement par l'industrie du tabac. Les gouvernements peuvent par exemple imposer une taxe environnementale sur les cigarettes. Trois pays africains - le Bénin, le Tchad et la Gambie - l'ont fait. La société civile peut dénoncer les tactiques de l'industrie du tabac et ses efforts pour verdir sa réputation. Les particuliers peuvent soutenir les politiques visant à interdire les plastiques à usage unique, qui comprennent les filtres de cigarettes, les sachets de tabac sans fumée et les cigarettes électroniques jetables.
Pour en savoir plus sur les risques du tabac pour la santé, consultez notre résumé.