COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Vendredi 1er juin 2018 (Genève, Suisse) – L’Alliance sur les MNT a aujourd’hui salué le rapport de la Commission indépendante de haut niveau de l’OMS sur les maladies non transmissibles (MNT), intitulé Time To Deliver (passons aux actes) et publié à Genève (Suisse) à la veille de négociations cruciales en vue de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur les MNT, qui aura lieu à New York en septembre prochain.

« Il est effectivement temps de passer aux actes – 2018 est vraiment un point de non-retour pour les MNT et nous devons freiner les pays qui avancent les yeux fermés vers un avenir malade », a déclaré Katie Dain, Directrice exécutive de l’Alliance sur les MNT et membre de la Commission de haut niveau. « Le rapport de la Commission souligne très clairement le besoin de reconnaître que les progrès ont été jusqu’à présent plus qu’insuffisants et que faute d’une action politique nationale et mondiale sérieuse, engagée et immédiate, les conséquences économiques et en termes de santé vont prendre des proportions vertigineuses. »

« Pour la première fois dans toute l’histoire, les MNT, dont bon nombre sont évitables, font davantage de victimes que les maladies infectieuses et plongent des millions de personnes dans la misère. Nous en avons assez de l’inaction politique sur les MNT, les progrès ont été trop faibles et nous sommes très loin de pouvoir atteindre les Objectifs de développement durable (ODD). »

L’Alliance sur les MNT soutient résolument les recommandations de la Commission pour que les gouvernements intensifient les ressources en proportion de la charge des MNT, mettent vraiment l’accent sur la mise en œuvre d’un ensemble prioritaire d’interventions rentables, stimulent un engagement plus efficace et significatif auprès de la société civile et assument davantage leurs responsabilités en matière d’engagement et de ressources.

    « Le temps presse. 15 millions de personnes seront mortes prématurément rien que cette année. Il est temps de dire Assez ! » - Katie Dain, Directrice exécutive de la NCDA.

Un point saillant du rapport est l’appel de la Commission en faveur d’une prise en main des réponses nationales aux MNT au plus haut sommet de l’État (Premiers ministres et Présidents), un élément essentiel étant donné que les causes et les solutions des MNT dépassent largement le secteur de la santé. La Commission elle-même compte plusieurs leaders politiques de premier plan parmi ses membres : les Présidents en exercice de l’Uruguay, du Sri Lanka et de la Finlande, ainsi qu’une ancienne Présidente du Chili.

« Mais nous pouvons compter sur les doigts de la main le nombre d’autres Présidents et Premiers ministres qui ont été courageux et visionnaires s’agissant de la santé de leurs compatriotes », a déclaré Mme Dain. « Il est temps d’agir si nous voulons éviter des souffrances inutiles. »

Des recommandations encourageantes

L’Alliance sur les MNT trouve encourageantes les recommandations formulées en matière de financement, d’engagement auprès de la société civile et des personnes vivant avec des MNT et surtout en matière de responsabilisation.

« Nous ne pourrons pas commencer à avancer sur l’épidémie de MNT tant que nous ne saurons pas plus précisément ce qui doit être amélioré ; en d’autres termes, nous avons besoin d’une supervision et d’une surveillance plus efficaces pour nous assurer que les gouvernements resteront honnêtes mais aussi pour les informer », a déclaré Katie Dain.

Le lancement du Compte à rebours pour les MNT, un mécanisme de responsabilisation indépendant, inclusif et participatif conçu pour stimuler le progrès dans la réalisation des cibles 2030 en matière de MNT et qui s’inspire de l’initiative réussie du Compte à rebours 2030 pour la survie maternelle, néonatale et infantile, est le fruit d’un partenariat historique entre l’Organisation mondiale de la santé, The Lancet, l’Alliance sur les MNT, le centre de coopération avec l’OMS du Imperial College London sur la surveillance et l’épidémiologie des MNT et des universitaires de toutes les régions du monde.

L’Alliance sur les MNT juge le rapport insuffisant sur trois points :

• Les industries des produits mauvais pour la santé (big tobacco, alcool et nourriture) ont un passé avéré d’infiltration des organismes de santé public, de sabotage de la science et d’ingérence et de sape de politiques publiques favorables à la santé. L’une des principales raisons de la lenteur des progrès dans la lutte contre les MNT est que certaines industries retirent un bénéfice lorsque les ventes de produits nocifs pour la santé augmentent et perdent donc de l’argent lorsque la santé publique réussit à protéger la santé des individus.
• L’alcool reste marginal dans le rapport et en tant que menace mondiale de santé publique. La taxation et la réglementation du marketing et de la commercialisation sont des interventions cruciales qui doivent être intensifiées de toute urgence, mais qui ont été bloquées par l’industrie dans de nombreux pays.
• Le sucre, les sucres ajoutés et plus particulièrement les boissons sucrées font partie des principaux facteurs de l’épidémie d’obésité. Des données prometteuses suggèrent que les taxes sodas réduisent fortement la consommation, mais les politiques fiscales sur les boissons sucrées sont totalement absentes des recommandations (une lacune mentionnée par les co-présidents dans le message introductif du rapport. Une approche plus globale de la taxation – dont les taxes sur le sucre, l’alcool et le tabac (appelées STAX) – constitue une mesure politique gagnant-gagnant pour les gouvernements en matière de santé publique, de mobilisation des ressources nationales et d’équité.

« Ce rapport nous signale l’occasion en or que représente la RHN-ONU 2018 », a déclaré Mme Dain. « Le temps presse. 15 millions de personnes seront mortes prématurément rien que cette année. Il est temps de dire Assez ! »

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