Graphic - impose taxes on sweetened beverages, Caribbean

Les répercussions de la politique commerciale sur la santé dans les Caraïbes

8 novembre 2017

Les ministères autres que ceux de la santé doivent prendre conscience de l’impact de leurs actions sur la santé et plus particulièrement sur les MNT. C’est l’appel lancé dans un nouveau document de politique générale publié par la Healthy Caribbean Coalition (HCC).

« Lorsque des ministères autres que ceux de la santé (le ministère du commerce par exemple) agissent en solo, sans une vaste consultation et faisant peu de cas des impacts profonds sur la santé, les politiques adoptées peuvent avoir une incidence négative marquée sur la santé des nations » indique le document de politique générale sur les MNT et la politique commerciale dans les Caraïbes.                                                                                                                                       

Le document souligne que la moitié des pays CARICOM (Communauté des Caraïbes) importe plus de 80% de ce qu’elle consomme. Cette tendance est à l’origine de changements alimentaires spectaculaires, notamment une tendance à davantage consommer des aliments transformés (catégorie en tête des cinq premières importations alimentaires de la région), « ce qui favorise une épidémie de MNT liées à l’obésité et au régime alimentaire », précise-t-il.

 « Lorsque des ministères autres que ceux de la santé (le ministère du commerce par exemple) agissent en solo, sans une vaste consultation et faisant peu de cas des impacts profonds sur la santé, les politiques adoptées peuvent avoir une incidence négative marquée sur la santé des nations. »                                                                                                                      

Selon le document, la région caraïbe présente le plus fort taux de mortalité liée aux MNT de tout le continent américain. Les MNT sont responsables de 62% à 80% des décès prématurés (30-70 ans) dans les pays CARICOM (à l’exception d’Haïti). Les facteurs de risque de MNT que sont la consommation d’alcool, la sédentarité, une mauvaise alimentation et l’obésité sont en augmentation.

Le document juge que la première étape pour créer une approche gouvernementale transversale de la lutte contre les MNT consiste à sensibiliser aux liens entre risque de MNT et secteurs non sanitaires tels que le commerce, l’agriculture, la finance, l’environnement et les transports. Cette prise de conscience pourrait ensuite permettre de défendre l’action autour des MNT comme un investissement et non un coût.

Destiné à la société civile, aux commissions nationales de lutte contre les MNT et aux décideurs des ministères autres que ceux de la santé, le document formule plusieurs recommandations, dont certaines à caractère transversal :

  • Représentation du ministère du commerce (au plus haut niveau) au sein des mécanismes de coordination des MNT, notamment les commissions nationales de lutte contre les MNT ou leurs équivalents ;
  • Création de comités interministériels afin de favoriser une intensification du dialogue et de l’apprentissage entre ministère du commerce et ministère de la santé, ainsi que d’autres ministères concernés tels que le ministère de l’agriculture.

Le document recommande également des changements politiques pour chaque facteur de risque, les aliments sains par exemple :

  • Exploiter la souplesse conférée par l’article 6.2 et les dispositions a minima de l’Accord sur l’agriculture afin de favoriser la production nationale d’aliments sains ou de dégager des revenus permettant d’avoir accès à ces aliments ;
  • Taxer davantage les aliments mauvais pour la santé ;
  • Interdire l’importation d’aliments mauvais pour la santé.

Pour consulter le document de politique générale, cliquez sur le lien ci-dessous.