Dans une lettre ouverte au Fonds mondial de lutte contre le sida, le paludisme et la tuberculose (le Fonds mondial), l’Alliance sur les MNT et un groupe d’experts en santé mondiale de premier plan appellent au financement intégral des services de prévention et de prise en charge des MNT dans les programmes de l’organisation. 

Adressée au Directeur exécutif du Fonds mondial, Peter Sands, au Conseil d’administration de cette organisation et aux membres de son Comité stratégique, la lettre souligne que la prochaine stratégie 2023-2028 est une occasion unique d’inclure des approches thérapeutiques intégrées et centrées sur la personne qui incluent les MNT et les comorbidités. 

En raison de la relation bidirectionnelle entre les MNT et le VIH, la tuberculose et le paludisme, l’intégration de programmes sur les MNT pourrait améliorer la qualité de vie et les résultats thérapeutiques, et réduire la mortalité prématurée. Une action dès maintenant s’appuierait sur les recommandations du Conseil d’administration du Fonds mondial concernant le cadre de financement des coinfections et comorbidités du VIH/sida, de la tuberculose et du paludisme, tel qu’énoncé dans le document GF/B33/11, le 1er avril 2015.

Compte tenu de l’importance croissante de la couverture sanitaire universelle (CSU), du renforcement des systèmes de santé et des preuves évidentes de comorbidités de MNT avec le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, une approche audacieuse de l’intégration des services de santé est nécessaire pour préserver les avancées durement gagnées pour ces trois maladies au cours des dernières décennies et pour assurer une meilleure qualité de vie aux patients.

Les 60 signataires appellent le Fonds mondial à :

• Accorder la priorité à l’inclusion des interventions contre les MNT dans le programme de travail de la stratégie 2023-2028 du Fonds mondial afin d’assurer la promotion de services de soins intégrés, axés sur l’humain et de qualité pour les groupes cibles du Fonds mondial qui sont actuellement fortement touchés et qui meurent de MNT.

• Créer un accompagnement financier et technique pour les activités liées à la prévention du VIH et des MNT et à l’intégration des soins en tant que voie vers la CSU.

• Assurer la participation significative des personnes vivant avec et touchées par les maladies cibles du Fonds mondial et qui vivent également avec d’autres maladies chroniques, telles que les MNT, dans les processus stratégiques de prise de décision et de responsabilisation du Fonds mondial à l’échelle planétaire et nationale, y compris dans l’élaboration et la mise en œuvre de la proposition de financement par pays du Fonds mondial. Ainsi, pour appréhender l’ensemble de leurs soins de santé, il convient d’améliorer leur qualité de vie et de réduire les obstacles physiques et financiers à l’accès, y compris s’agissant de la responsabilisation autour des progrès vers la CSU.

• Fournir un soutien financier et technique pour des services intégrés dans les SSP afin de développer des systèmes de santé plus résilients et durables. Ce soutien pourrait inclure la prise en compte obligatoire de la prévention et prise en charge des MNT dans le cadre des programmes et propositions de financement soutenus par le Fonds mondial au niveau des SSP, et une aide destinée aux communautés afin qu’elles effectuent un suivi communautaire de la qualité des services intégrés au niveau des SSP.

• Fournir un soutien financier et technique pour la collecte, le suivi et l’évaluation de données portant sur l’accès aux soins et la qualité de vie des personnes vivant avec les maladies cibles du Fonds mondial et des MNT afin d’étoffer le corpus de données factuelles concernant : les lacunes actuelles dans les soins de santé secondaires et tertiaires pour ces groupes de patients ; et des stratégies d’intégration équitables, percutantes, rentables, sexo-spécifiques et par tranches d’âges au niveau secondaire ou tertiaire.

Le moment est venu pour le Fonds mondial d’agir sur l’impact croissant des MNT sur la santé physique et mentale et le bien-être des personnes vivant avec le VIH, la tuberculose et le paludisme, et à risque, ainsi que sur la durabilité et la résilience des systèmes de santé.  Le prix à payer pour lutter contre les comorbidités entre VIH, tuberculose et paludisme, d’une part, et MNT, d’autre part, est largement compensé par le coût humain de l’inaction.Read the full open letter and list of signatories