Assez ! Cessons immédiatement de reporter les investissements dans la lutte contre les MNT
7 avril 2018
7 avril 2018
Deux événements organisés au cours des deux prochaines semaines insisteront moins sur le besoin d’une volonté politique plus affirmée dans la réponse aux MNT que sur le manque de financement de la lutte contre les MNT, en amont de la Réunion de haut niveau des Nations Unies sur les MNT, prévue à New York le 27 septembre.
Stimuler les investissements en MNT est l’une des priorités de la campagne ASSEZ organisée par l’Alliance sur les MNT en vue de la RHN.
Nous sommes à un tournant : les MNT représentent 70% des décès associés à des problèmes de santé, mais reçoivent moins de 1,3% de l’aide au développement prévue dans les budgets de santé mondiaux. Les MNT font plus de victimes plus tôt dans les pays en développement que dans le monde développé : plus de 80% des 15 millions de décès dus aux MNT qui touchent les 30-69 ans surviennent dans des pays à revenu faible ou moyen.
Dans l’ensemble, une inaction en matière de prévention et de maîtrise des MNT provoquera des pertes d’environ 47 000 milliards de $US entre 2011 et 2030, soit l’équivalent de 5% du PIB mondial.
Aujourd’hui le groupe de travail du Lancet sur les MNT et l’économie publie l’analyse la plus complète à ce jour des données relatives aux dépenses, comportements et situations socio-économiques. Cette analyse va fermement démontrer l’importance de la taxation des produits nocifs, une mesure qui entraînerait des avancées majeures pour la santé des plus démunis, particulièrement si ces recettes fiscales servaient à financer des programmes en faveur des pauvres.
Le financement est l’une des grandes lacunes de la réponse aux MNT. Il est désormais clairement admis que nous devons aller au-delà du schéma classique donateur – bénéficiaire et envisager des mécanismes et des modèles de financement novateurs tels que les obligations à impact social, les désinvestissements et les partenariats public-privé, qui prennent dûment en considération les conflits d’intérêts réels ou perçus.
De nouveaux flux de financement destinés à développer et mettre en œuvre des réponses nationales aux MNT au titre de l’ODD 3.4, notamment les financements mixtes, les partenariats public-privé, les structures de financement mutualisées et des mécanismes de financement novateurs peuvent également être explorés. Des exemples concrets de mécanismes destinés à mobiliser des ressources et à accroître le financement des réponses nationales aux MNT devront être présentés.
La semaine prochaine, le Dialogue mondial de l’OMS sur les partenariats pour le financement durable de la lutte contre les maladies non transmissibles se tiendra à Copenhague. Il s’agit là d’une fantastique opportunité de prouver que s’engager à lutter contre les MNT et pour la santé est un investissement ; c’est bien là quelque chose que des partenaires potentiels tels que les banques de développement, les groupes d’investissement et les fondations à caractère philanthrope peuvent comprendre et qui les incitera à s’impliquer dans la réponse aux MNT.