La prise en charge des MNT en quelques clics : Les outils numériques peuvent contribuer à faire reculer l’épidémie de diabète
14 novembre 2023
14 novembre 2023
Environ une personne sur dix dans le monde vit avec le diabète, soit 537 millions de personnes. 90% d’entre elles vivent avec le diabète de type 2, qui peut être en grande partie évité en se protégeant des principaux facteurs de risque tels qu’une mauvaise alimentation et la sédentarité. Cependant, en particulier dans les PRFI, l'accès à des aliments sains et à des espaces sûrs pour pratiquer une activité physique peut s'avérer difficile, tout comme l'accès aux soins de santé pour le diagnostic et le traitement du diabète.
Près de la moitié des personnes vivant avec le diabète l’ignorent parce qu’elles n’ont pas été diagnostiquées, et parmi celles qui ont reçu un diagnostic, seule la moitié a accès à l'insuline dont elles ont besoin pour survivre. Rien qu’en 2021, 6,7 millions de personnes sont mortes du diabète, parce qu'elles n'ont pas reçu de traitement adéquat en temps voulu.
La prévalence et la mortalité du diabète sont en augmentation rapide, tout particulièrement dans les PRFI, mais l’accès à l’information, au diagnostic et aux soins ne suit pas l’évolution des besoins. La santé numérique présente un grand potentiel pour améliorer l’accès à la prévention, au traitement et à la prise en charge du diabète et d’autres MNT, notamment lorsque les ressources sont limitées et les consultations en présentiel ne sont pas possibles, comme c’est le cas dans les zones rurales reculées.
Un excellent exemple est le test d’évaluation en ligne du risque de diabète de la Fédération internationale du diabète, conçu pour prédire le risque d’une personne de développer un diabète de type 2 au cours des dix prochaines années. D’autres initiatives numériques, telles que les Carnets MNT de l’Alliance sur les MNT, permettent aux personnes vivant avec des MNT telles que le diabète de raconter leur histoire en ligne et d’aider d’autres personnes à en apprendre davantage sur la maladie grâce à des témoignages comme ceux de Mariana Gómez ou de Snehal Nandagawli.
Le dernier rapport de l’Alliance sur les MNT, intitulé Optimising the use of digital technologies for healthy societies and economies [Optimiser l’utilisation des technologies numériques pour des sociétés et des économies en bonne santé], présente une série d’études de cas sur l’utilisation de solutions de ce type en vue de renforcer les services de lutte contre les MNT, dont la Boussole du diabète.
La Boussole du diabète est une initiative de la Fondation mondiale du diabète visant à améliorer la prise en charge de cette maladie au niveau des SSP, grâce à la technologie, au Malawi, au Sri Lanka et en Tanzanie. Comme le montre le rapport, ce programme s’attaque à certains des aspects les plus problématiques de la prise en charge du diabète dans ces pays, tels que le manque d’échange et de collecte d’informations spécifiques au diabète, les obstacles à la détection précoce et les lacunes dans la formation des professionnels de la santé.
Ce qui ressort le plus de cette étude de cas, cependant, c’est le souhait de créer un écosystème intégré de solutions numériques au diabète. Les pays à revenu faible et intermédiaire sont souvent confrontés à un paysage de la santé numérique cloisonné, dans lequel les divers produits, services et processus fonctionnent en silos. La Boussole du diabète suit une approche axée sur les besoins, qui place les personnes et leurs problèmes avant les solutions. En collaborant avec des partenaires locaux, en utilisant des formats ouverts, et en réutilisant et améliorant les technologies existantes, l’initiative garantit que ses efforts sont spécifiques au contexte, rentables et durables.
D’autres pays devraient exploiter les possibilités offertes par les technologies de santé numérique pour faire progresser la couverture sanitaire universelle (CSU). L’initiative de la Boussole du diabète montre que de telles solutions peuvent contribuer à résoudre de nombreux problèmes associés au diabète lorsqu’elles sont déployées correctement et qu’elles tiennent compte des besoins des communautés et de leur contexte. Quelle meilleure façon d’utiliser la technologie qu’en la mettant au service des êtres humains et de leur santé ?