L’Alliance sur les MNT lance un rapport de situation

L'alliance ghanéenne sur les MNT lance un rapport de situation de la société civile sur la riposte aux MNT

31 janvier 2023

Le 12 janvier 2023, l’alliance ghanéenne sur les MNT a lancé le rapport de situation de la société civile (RSSC) sur la riposte aux MNT au Ghana, et la situation d’ensemble de ces maladies dans le pays.

Parmi les participants ayant assisté au lancement : des représentants du ministère de la Santé, du service de santé du Ghana, du programme national de santé, de l'autorité de la santé mentale, de la commission nationale de planification du développement, d’institutions universitaires et de recherche, d’associations professionnelles, d’organisations de la société civile, des personnes vivant avec des MNT, des groupes de jeunes et des médias.

Le RSSC a évalué la riposte nationale aux MNT sous l’angle de la société civile. Il a pour objectif de compléter et appuyer les efforts du gouvernement en vue d’améliorer la riposte à la charge croissante des MNT au Ghana.

« Les rapports de situation de la société civile sur les MNT (RSSC) sont un exercice d'évaluation comparative mis au point par l'Alliance sur les MNT pour accompagner la société civile dans son rôle de responsabilisation. Ils sont destinés à soutenir et à promouvoir l'action nationale sur les MNT, en mettant en exergue les progrès accomplis et en soulignant ce qui reste à faire. Ils fournissent également des informations sur le paysage de la société civile, car nous savons que l'existence d'une société civile dynamique et active dans le domaine des MNT est un facteur clé pour une réponse vigoureuse à ces maladies ». Cristina Parsons Perez, directrice du développement des capacités de l’Alliance sur les MNT.

Les conclusions du RSSC du Ghana montrent que le gouvernement a fait des MNT une priorité et en a accru l’importance grâce à des alliances internationales et en incluant ces maladies dans d’ambitieux objectifs de développement nationaux et internationaux. Le gouvernement a également amélioré ses capacités, étendu ses partenariats avec les parties prenantes et reconnu le rôle des OSC, des personnes vivant avec des MNT et du secteur privé dans ses activités et dans la riposte aux MNT ce qui, selon l’alliance ghanéenne sur les MNT, est un pas positif vers l'inclusion.

Le RSSC du Ghana reconnaît le rôle moteur du gouvernement dans le développement et l'amélioration du système de santé ghanéen pour lutter contre les MNT, mais il souligne la nécessité de fournir des ressources cruciales pour aider les personnes vivant avec des MNT à accéder aux soins.

Le régime national d'assurance maladie (NHIS) ne couvre toujours pas la majorité des médicaments essentiels et de base et des services liés aux MNT, ce qui complique la prise en charge des personnes vivant avec ces maladies. L'absence de services essentiels liés aux MNT (santé mentale comprise) dans le NHIS oblige les Ghanéens à payer ces services de leur poche, ce qui leur impose une charge financière et les décourage de se rendre dans des centres médicaux pour le dépistage et la détection précoce des MNT.

Les principaux défis et lacunes identifiés dans le RSSC qui exigent une attention significative pour remporter la lutte contre les MNT et atteindre les cibles des ODD d'ici 2030 sont les suivants :

  • Les difficultés liées à l'estimation précise de la charge des MNT au Ghana.

  • Les régimes d'assurance maladie limités pour ce qui est des services essentiels liés aux MNT, proposés par le régime d’assurance maladie national.

  • Des services de prévention/promotion de la santé inadéquats pour les MNT.

  • L’absence d'allocation budgétaire nationale pour la prévention et la maîtrise des MNT.

  • L’absence de mécanisme de taxation efficace des produits mauvais pour la santé.

  • L’insuffisance des systèmes de dépistage et de diagnostic efficaces des MNT dans le pays, notamment dans les centres de soins de santé primaires.

  • L’absence d'intégration efficace et coordonnée des MNT au sein du système de soins de santé primaires.

  • Le faible niveau de priorisation de la recherche et des interventions en matière de MNT.

Sur la base de ses conclusions, le RSSC recommande une série d'actions afin de contribuer collectivement à réduire la charge croissante des MNT au Ghana :

  • Mettre en place un ensemble complet de services liés aux MNT dans le cadre de la couverture sanitaire universelle.

  • Tirer parti des mécanismes de financement nationaux novateurs pour les services de santé liés aux MNT.

  • Impliquer significativement les OSC et les personnes vivant avec des MNT dans les processus décisionnels, l'élaboration des politiques, la mise en œuvre des programmes, le suivi et l'évaluation.

  • Augmenter la couverture et le parrainage des services des Wellness clinics (centres de santé).

  • Améliorer la prévention et la promotion de la santé.

  • Mettre en œuvre et faire appliquer la réglementation de la publicité pour l'alcool, les produits du tabac émergents et les produits mauvais pour la santé ciblant les jeunes.

  • Mettre en place des systèmes de surveillance de l'exposition des jeunes et des mineurs à la consommation de tabac et d'alcool.

  • Inclure les services de base et vitaux pour les MNT, y compris la santé mentale, dans le NHIS.

  • Redonner la priorité au système communautaire de services de planification sanitaire et l'améliorer.

« Le rapport de situation de la société civile sur la riposte aux MNT et la situation d’ensemble de ces maladies au Ghana a renforcé l'appel en faveur d’une approche multisectorielle, en reconnaissant que la réalisation des engagements mondiaux et nationaux du Ghana en matière de MNT dépend de la volonté politique du gouvernement. Il constitue aussi un vivant témoignage de plaidoyer réussi de la société civile », a déclaré M. Labram Musah, coordinateur national de l’alliance ghanéenne sur les MNT.
 

Le RSSC du Ghana a été élaboré par l’alliance ghanéenne sur les MNT grâce au soutien du programme Accelerator sur les MNT et la CSU de l’Institut du plaidoyer de l’Alliance sur les MNT, dans le cadre de son partenariat avec l'Agence norvégienne pour la coopération au développement.