L’Agenda africain du plaidoyer des personnes vivant avec des MNT a été lancé le 23 février 2023 lors d’un événement virtuel multipartite auquel ont participé plus de 70 personnes, dont des représentants des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies (CDC Afrique), de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), d’organisations de la société civile (OSC) et de personnes vivant avec des MNT de toute la région.

« Mettre l’accent sur les personnes vivant avec des MNT changera la situation générale de ces maladies à l’échelle mondiale et locale », a déclaré le professeur Taiwo Lateef Sheikkh du CDC Afrique lors de l’événement, organisé par le Réseau africain des MNT (ANN). Il a ajouté que l’Agenda africain du plaidoyer permettra de soutenir les stratégies régionales et mondiales de lutte contre les MNT, en soulignant l’importance d’aligner une approche centrée sur les personnes aux plans stratégiques et procédures de gouvernance des programmes gouvernementaux de santé dans toute l’Afrique.

L’Agenda africain du plaidoyer est le premier programme régional de ce type. Il entend relayer la voix de millions de personnes en Afrique. Il a été élaboré sous la houlette de personnes vivant avec des MNT de toute la région et coordonné par l’ANN dans le cadre de l’initiative Notre vision notre voix de l’Alliance sur les MNT (NCDA), rendue possible grâce à son partenariat avec le Leona M and Harry B Helmsley Charitable Trust. Ce document souligne les principaux enjeux et appelle à agir pour faire face à la charge des MNT en Afrique autour de quatre piliers : 1. Droits de la personne humaine et justice sociale Prévention, 3. Traitement, prise en charge et accompagnement et 4. Participation significative

Les personnes ayant une expérience directe sont essentielles à la riposte aux MNT

Les Agendas du plaidoyer des personnes vivant avec des MNT, pierre angulaire de l’initiative Notre vision, notre voix de la NCDA, préconisent une approche centrée sur l’humain pour façonner les systèmes et les politiques de santé dans le monde entier. Les personnes ayant une expérience directe ont des connaissances qui leur confèrent une expertise unique et concrète des défis contextuels liés à la prévention, au diagnostic et à la prise en charge des MNT, et jouent un rôle actif dans leur propre santé. Leur rôle dans la riposte aux MNT est crucial pour atteindre les objectifs plus larges de santé et de développement durable - au niveau mondial, régional, national et local.

Depuis le lancement de l’Agenda mondial du plaidoyer en 2017, des appels vibrants ont été lancés dans le monde entier, tant dans la sphère politique que communautaire, pour que les personnes vivant avec des MNT soient mises au premier plan de la lutte contre ces maladies. À ce jour, neuf agendas nationaux de plaidoyer ont été élaborés, dont cinq dans la région Afrique : Kenya, Ghana, Rwanda, Tanzanie et Malawi. L’accent est désormais mis au niveau régional.

Au cours des deux dernières décennies, la charge des MNT a augmenté en Afrique subsaharienne. Les MNT devraient dépasser l’ensemble des maladies transmissibles, maternelles, néonatales et nutritionnelles (CMNN) d’ici 2030 en tant que principale cause de mortalité dans la région. Pour résoudre durablement cette crise de santé publique et atteindre les objectifs mondiaux en matière de MNT, les personnes vivant avec des MNT doivent être au cœur des travaux actuellement menés par les organismes mondiaux et régionaux, à savoir l’OMS, l’OMS/AFRO et le CDC Afrique.

« Pour accélérer les progrès dans la riposte aux maladies non transmissibles (MNT) en Afrique, nous devons nous unir pour prendre position, revendiquer nos droits en matière de santé et mettre fin à l’inertie politique. Pour que les pays africains puissent faire face efficacement à la charge croissante des MNT, nous, personnes vivant avec les MNT, devons être au cœur des processus et des organes décisionnels. Faire entendre notre vision et notre voix. Nous mettons notre présence, notre passion, notre engagement et nos idées au service d’une réponse aux MNT déterminée et urgente qui soit véritablement le reflet de nos besoins et de nos priorités en Afrique. » - Agenda régional africain du plaidoyer des personnes vivant avec des MNT.

Lors du lancement, Kwanele Asante, défenseure vivant avec des MNT et membre du groupe consultatif de l’ANN, a souligné l’essor de la justice sanitaire mondiale et la nécessité de donner aux chercheurs et défenseurs africains les moyens de changer le récit de la riposte aux MNT. « Il est temps, à présent, de commencer à recentrer et à concrétiser les droits des personnes vivant avec des MNT, en veillant à promouvoir une approche fondée sur les droits humains et à investir dans la formation et le perfectionnement des personnes pour faire en sorte de définir des programmes de recherche autour des priorités du patient », a déclaré Mme Asante.

Elle a également appelé à la création d’un institut de mobilisation des patients dans la région, ainsi qu’à l’adoption de l’Agenda africain du plaidoyer dans les plans stratégiques du CDC Afrique et de l’OMS.

Parmi les autres orateurs présents lors du lancement, Charlotte Aberdein de la NCDA et Arafa Said, une défenseure tanzanienne vivant avec la drépanocytose, qui a prononcé l’allocution d’ouverture. George Msengi de l’ANN et la Dre Zipporah Ali, une personne ayant une expérience directe des MNT et consultante sur le projet, ont décrit le processus entrepris pour développer l’Agenda africain du plaidoyer.

Katrina Barker, de la NCDA, a évoqué les différentes manières dont l’Agenda africain du plaidoyer peut accompagner et compléter les stratégies régionales et mondiales de lutte contre les MNT, en faisant une allusion aux synergies avec le lancement prochain du Cadre de l’OMS pour une participation constructive des personnes vivant avec des MNT, de la Charte mondiale de la NCDA sur la participation significative des personnes vivant avec des MNT (2021) et la Stratégie de prévention et de maîtrise des maladies non transmissibles et traumatismes et de promotion de la santé mentale (2022-26) du CDC Afrique.

Le discours de clôture a été prononcé par John Gikonyo, défenseur vivant avec les MNT et membre du groupe consultatif de l’ANN, ainsi que par le professeur Kaushik Rumaiya, président élu de l’ANN. Il a appelé à la mise en œuvre de mesures de suivi et d’évaluation au cours des six prochains mois, afin d’évaluer l’efficacité, l’utilisation et les résultats de l’Agenda africain du plaidoyer.

Consulter l’Agenda africain du plaidoyer dans son intégralité.