Le temps des leaders : un nouveau rapport révèle d'importantes lacunes d'investissement et exhorte les gouvernements à augmenter leur financement pour les maladies non transmissibles
New York, États-Unis ; Genève, Suisse – À deux semaines seulement de la quatrième Réunion de haut niveau des Nations Unies sur les MNT et la santé mentale (HLM4), la société civile exhorte les gouvernements à faire preuve de leadership et à intensifier leurs investissements pour relever les principaux défis mondiaux en matière de santé. La campagne « Le temps des leaders » de l'Alliance sur les MNT exhorte les pays à donner la priorité aux MNT, y compris la santé mentale et les troubles neurologiques, à combler le déficit de financement et à prendre des engagements audacieux lors de la HLM4 qui se tiendra le 25 septembre.
Un nouveau rapport phare publié par l'Alliance sur les MNT et rédigé par une équipe de chercheurs de l'Université de Washington présente des objectifs d'investissement clairs pour atteindre les objectifs mondiaux de santé et de développement durable (ODD). Le rapport, intitulé « Assurer la santé et la protection financière pour tous : dépenses publiques pour les médicaments et services essentiels liés aux MNT », montre que les pays sous-investissent dangereusement dans les MNT et indique combien ils doivent investir pour se mettre sur la bonne voie et sauver des vies.
Pour parvenir à une couverture universelle et assurer une protection financière pour les interventions en matière de MNT, les pays devraient viser à consacrer 1,1 % à 1,7 % de leur revenu national brut (RNB) aux MNT dans le cadre de leurs soins de santé primaires. Actuellement, la plupart des pays n'investissent que 0,26 % à 0,46 % de leur RNB, ce qui met en évidence des décennies de sous-financement chronique.
Le rapport examine les dépenses publiques consacrées aux médicaments et services essentiels pour le traitement des MNT. L'analyse fournit des données probantes qui peuvent être utilisées pour orienter les budgets de santé afin qu'ils répondent mieux aux charges sanitaires et aux besoins des patients. L'accès aux médicaments est sans doute le principal obstacle à l'élargissement de l'accès aux services liés aux MNT et le principal facteur déterminant du risque financier associé aux MNT, en raison des dépenses de santé souvent à la charge des patients dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI). Cela crée une situation à double tranchant dans de nombreux PRFI, où l'accès limité aux médicaments pour les MNT s'accompagne de dépenses de santé élevées à la charge des patients.
Les estimations présentées dans ce rapport visent à fournir aux gouvernements un cadre pour l'allocation budgétaire et les programmes de protection financière destinés aux personnes atteintes de MNT, contribuant ainsi à la réalisation de la couverture sanitaire universelle (CSU). L'une des principales conclusions est qu'une part importante des dépenses publiques pour les MNT est consacrée aux médicaments, et le rapport met en évidence les possibilités de réduire ces coûts afin d'optimiser les budgets. Watkins montre les grandes variations des prix des médicaments entre les pays et modélise des économies de coûts potentielles de 20 % à 50 % si les meilleurs prix étaient disponibles à l'échelle mondiale.
« Les ministères de la Santé et des Finances doivent agir de manière décisive sur la base de ces conclusions », a déclaré le Dr David Watkins, auteur principal du rapport. « Cette analyse fournit aux gouvernements des données qui leur permettront d'investir de manière plus intelligente dans les MNT, la santé mentale et les troubles neurologiques dans leurs politiques et leurs budgets. Il ne s'agit pas seulement d'augmenter les investissements, mais aussi d'optimiser les budgets consacrés à la santé. »
Les conclusions du rapport Watkins soulignent l'urgence des engagements pris dans le projet de Déclaration politique qui devrait être adopté lors de la quatrième Réunion de haut niveau.
Les nouveaux objectifs des Nations Unies en matière de MNT sont salués, mais la société civile appelle à une action urgente
Le projet final de Déclaration politique sur les MNT et la santé mentale, qui doit être adopté lors de la quatrième réunion de haut niveau des Nations unies sur les MNT et la santé mentale (HLM4) le 25 septembre, reconnaît l'urgence de l'épidémie mondiale des MNT et fixe des objectifs pour accélérer l'action. Pourtant, le texte reste en deçà des engagements cruciaux qui nécessitent une action urgente.
Les objectifs en matière de prévention, de soins de santé primaires, de financement, de gouvernance et de surveillance sont des éléments importants de la Déclaration finale. Ils témoignent d'une volonté de concrétiser les engagements pris et fournissent une base pour mesurer les progrès accomplis.Cependant, l'une des omissions les plus notables dans la Déclaration politique est l'absence d'un libellé fort sur les politiques fiscales favorables à la santé, telles que les taxes sur le tabac, l'alcool et les boissons sucrées, qui sont des mesures éprouvées permettant de sauver des vies et d'augmenter les recettes. C'est la première fois qu'une déclaration politique sur les MNT reconnaît le rôle des personnes atteintes de MNT dans l'élaboration des plans nationaux. La société civile, en revanche, n'est mentionnée qu'une seule fois.
L'Alliance sur les MNT appelle les gouvernements à transformer ces engagements mondiaux en politiques nationales financées qui produisent des résultats mesurables pour les personnes atteintes de MNT et de troubles mentaux. Bien que le projet comporte des avancées importantes, la société civile s'inquiète de la dilution des ambitions initiales, notamment la suppression d'engagements fermes en matière de taxes sur la santé et l'utilisation d'un libellé plus modéré concernant les mesures de prévention.
« Nous sommes à un moment critique. Les personnes atteintes de MNT à travers le monde s'expriment d'une seule voix : nous savons ce qui fonctionne, et les gouvernements le savent aussi », a déclaré Nupur Lalvani, membre du Comité consultatif mondial Notre Vision, Notre Voix. « Des millions de vies sont en jeu. Nous avons besoin dès maintenant de leadership, de financement et de responsabilité. Le monde entier nous observe. »
La campagne « Le temps des leaders », qui s'inscrit dans le cadre de la Semaine d'action mondiale sur les MNT (du 18 au 25 septembre), vise à faire entendre la voix de la société civile à l'approche de la quatrième Réunion de haut niveau, en exigeant des gouvernements qu'ils passent des paroles aux actions concrètes.
New UN targets on NCDs welcomed, but civil society demands urgent action
The final draft of the Political Declaration on NCDs and Mental Health to be adopted at the fourth UN High-Level Meeting on NCDs and Mental Health (HLM4) on 25 September, acknowledges the urgency of the global NCD epidemic and sets targets for accelerated action. Yet the text falls short of on crucial commitments that require urgent action.
Targets on prevention, primary health care, financing, governance and surveillance are important elements of the final declaration, signalling commitment and providing the basis for measuring progress. However, the Political Declaration notably omits strong language on health-promoting fiscal policies such as taxes on tobacco, alcohol, and sugary-drinks, proven measures that save lives and raise revenue. This is the first time an NCD Political Declaration has recognised the role of people living with NCDs in the development of national plans. Civil society, meanwhile, is mentioned only once.
The NCD Alliance is calling on governments to turn these global pledges into funded national policies that deliver measurable results for people living with NCDs and mental health conditions. While the draft includes important steps forward, civil society is concerned by the dilution of earlier ambition, including the removal of strong commitments on health taxes, and the use of weaker language on prevention measures.
"This is a critical moment. People living with NCDs around the world are speaking with one voice: we know what works—and so do governments," said Nupur Lalvani, member of the Our Views, Our Voices Global Advisory Committee. "Millions of lives are on the line. We need leadership, funding, and accountability now. The world is watching."
The Time to Lead campaign, part of the Global Week for Action on NCDs (18–25 September), aims to elevate civil society voices in the lead-up to HLM4, demanding that governments move beyond words to meaningful action.
Mob: +34 655 792 699