La santé rénale pour tous – arriver à une égalité mondiale en matière de santé rénale
14 Mars 2019
14 Mars 2019
Cette année, à l’occasion de sa 14ème édition, la Journée mondiale du rein a lieu le 14 mars. Fidèle à elle-même et à son objectif de sensibilisation aux facteurs de risque de maladie rénale et à la charge élevée et croissante des maladies rénales dans le monde, la campagne 2019 met en lumière les avantages d’une couverture accessible, adéquate, appropriée et abordable pour la prévention et la gestion des maladies rénales.
On estime désormais à 850 millions le nombre de personnes dans le monde actuellement atteintes d’insuffisance rénale d’origines diverses. Il existe de nombreux types de maladies rénales, mais toutes se caractérisent par une perte soudaine ou progressive de la fonction rénale. L’insuffisance rénale chronique (IRC) est responsable d’au moins 2,4 millions de décès par an, dont la moitié liés à des problèmes cardiovasculaires provoqués par la diminution de la fonction rénale ; et elle est la 6ème cause de décès à plus forte croissance. L’insuffisance rénale aigue (IRA), source importante d’IRC, concerne plus de 13 millions de personnes et 85% des cas sont recensés dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. On estime à 1,7 millions le nombre de personnes qui meurent tous les ans d’IRA.
Bien souvent, la prévalence de la maladie rénale et la disponibilité de sa prise en charge dépendent de facteurs socio-économiques, culturels, environnementaux et politiques qui entraînent de fortes disparités dans la charge de morbidité, y compris dans les pays développés.
Les disparités en matière de santé rénale et les inégalités d’accès peuvent être liées aux conditions sociales dans lesquelles les personnes sont nées, grandissent, vivent, travaillent et vieillissent, notamment la pauvreté, la discrimination de genre et de race, le manque d’éducation, les conditions de travail et la pollution. Les personnes dont le statut socio-économique est plus faible sont celles pour lesquelles la charge est la plus forte, car elles présentent un risque accru de développer une maladie rénale et une insuffisance rénale. Ce schéma est applicable au niveau macro : il existe une corrélation entre le produit intérieur brut et de plus faibles ratios dialyse / greffe, qui suggère des indices plus élevés de greffe de rein dans les pays les plus solvables au plan financier. Toutefois, même dans les pays développés, les personnes souffrant d’IRC avancée et qui reçoivent peu ou pas de soutien financier public ou privé pour leurs soins, sont confrontées à une charge financière importante et donc à une inégalité dans l’accès à la prise en charge rénale.
Comme pour de nombreuses maladies non transmissibles, le diagnostic précoce, la prévention et retarder la progression de la maladie sont des options viables de réduction des coûts et des conséquences des maladies rénales pour les personnes et les pays. Les obstacles à une prise en charge rénale disponible, accessible, adéquate et de qualité persistent malgré tout.
Par conséquent, La santé rénale pour tous et partout appelle à une couverture sanitaire universelle (CSU) pour prévenir et traiter rapidement les maladies rénales. La Journée mondiale du rein exhorte plus précisément chacun d’entre nous à défendre des mesures concrètes dans chaque pays, afin d’améliorer la prise en charge rénale :
Encourager et adopter des modes de vie sains (accès à de l’eau propre, pratique d’une activité physique, alimentation saine, lutte antitabac)
Faire du dépistage des maladies rénales une intervention de soins de santé primaires, en donnant notamment accès à des outils de dépistage (tests urinaires et sanguins par exemple).
Veiller à ce que les patients souffrant de maladie rénale bénéficient des services de santé essentiels dont ils ont besoin (surveillance de la tension artérielle et du cholestérol, médicaments essentiels par exemple) pour retarder la progression de la maladie sans rencontrer de difficultés financières.
Prôner des politiques transparentes de gestion d’un accès équitable et durable à des services de santé avancés (dialyse et greffe par exemple) et à une meilleure protection financière (subventions par exemple) lorsque davantage de ressources sont disponibles.
L’élan mondial en faveur de la Couverture sanitaire universelle représente une excellente occasion de réformer en profondeur la prise en charge de la maladie rénale à travers le monde.
Le Prof. Philip KT Li est chef du service de néphrologie de l’hôpital Prince of Wales de l’Université chinoise de Hong Kong ; président de la Société Asie-pacifique de néphrologie ; et ancien président de la Société internationale pour la dialyse péritonéale.
Le Prof. Guillermo García García est directeur et fondateur du service de néphrologie de l’hôpital civil de Guadalajara ; directeur et fondateur du programme de bourses doctorales de néphrologie du centres des sciences de la santé de l’Université de Guadalajara, à Guadalajara, au Mexique ; ancien président de la Fédération internationale des fondations du rein (IFKF) ; et membre du réseau national de chercheurs du Conseil national mexicain de science et technologie (CONACYT), niveau III.
La Journée mondiale du rein (@worldkidneyday(lien externe)), organisée le 14 mars, est une initiative conjointe de la Société internationale de néphrologie et de la Fédération internationale des fondations du rein.
La prise en charge des soins rénaux devrait être incluse dans la Couverture sanitaire universelle (#UniversalHealthCoverage). Le nombre total d’interventions couvertes variera selon les pays, sur la base de facteurs politiques, économiques et culturels #WorldKidneyDay #enoughNCDs #HealthForAll #Journéemondialedurein #lesMNTçasuffit #lasantépourtous
Kidney care should be provided as part of #UniversalHealthCoverage. The comprehensiveness of covered interventions will differ among countries based on political, economic and cultural factors. #WorldKidneyDay #enoughNCDs #HealthForAll