Un partenariat de haut vol pour débloquer des investissements pour les MNT
29 septembre 2022
29 septembre 2022
Les cas de MNT continuent d’augmenter dans le monde. Ces maladies sont la principale cause de mortalité et d’incapacité dans le monde et la charge pèse le plus lourdement sur les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI), ce qui creuse encore l’écart d’équité entre pays riches et pays pauvres. Il est plus que jamais évident que les pays ne peuvent tout simplement pas se permettre de continuer à ignorer les MNT.
Malgré cette triste réalité, d’importants progrès ont été accomplis ces dernières années. La question des MNT a gagné en popularité dans l’agenda mondial du développement au cours des dix dernières années, comme en témoignent la Déclaration politique des Nations Unies sur la prévention et la maîtrise des MNT de 2011, les cibles mondiales de 2025 en matière de MNT, le Plan d’action mondial 2013-2020 de l’OMS pour la lutte contre les MNT et l’inclusion de ces maladies dans les Objectifs de développement durable des Nations Unies.
Avec le soutien d’Access Accelerated, la Banque mondiale a mis au point une nouvelle approche pour aider les PRFI à traduire ces engagements mondiaux en actions politiques et en investissements. En mettant en contact la Banque mondiale et le réseau mondial d’entreprises membres de l’initiative, cette approche a favorisé une mobilisation plus efficace du secteur public-privé, ce qui a contribué à catalyser davantage d’investissements, y compris nationaux, et des prêts financés par la Banque mondiale, afin d’aider les pays à renforcer leur riposte aux MNT.
Depuis son premier partenariat avec la Banque mondiale en 2017, Access Accelerated a contribué à un investissement initial de 24,5 millions de dollars au cours des six dernières années en vue d’aider les gouvernements des pays en développement à faire face à la charge des MNT. Cela a débouché sur des investissements supplémentaires de la part de la Banque mondiale. Aujourd’hui, la Banque mondiale est le plus grand investisseur international dans les MNT.
Il est clair que sans systèmes de santé résilients pour accompagner l’accès universel aux services liés aux MNT, il ne saurait y avoir de riposte durable à ces maladies. En d’autres termes, pour s’attaquer aux MNT, la couverture sanitaire universelle (CSU) est indispensable. C’est pourquoi la poursuite de la CSU est un élément essentiel du travail accompli par la Banque mondiale et Access Accelerated, qui alimente les investissements et les initiatives dans les pays du monde entier.
Alors que les pays du monde entier sont confrontés aux conséquences sociales et économiques dévastatrices des MNT, les gouvernements sont chargés de relever le défi de formuler et de financer une réponse à la menace. Il est essentiel que les gouvernements prennent les devants, et la Banque mondiale travaille avec les pays pour aider à porter un changement politique et législatif autour des systèmes de santé, afin d’approfondir et d’élargir l’accès aux services de santé pour les MNT et à la protection financière pour les personnes vivant avec des MNT et leurs familles.
Un rapport de l’Organisation mondiale de la Santé indique qu’investir dans un ensemble d’interventions fondamentales en matière de MNT est à la portée de la plupart des pays. Cela équivaut à une dépense moyenne de moins de 1 $US par personne et par an (soit 4% des dépenses de santé) pour les pays à faible revenu et jusqu’à 3 $US par personne (soit 1% des dépenses de santé) pour les pays à revenu intermédiaire de la tranche supérieure. Dans les deux cas, cela prouve que des investissements relativement faibles peuvent contribuer à éviter les pertes économiques écrasantes associées aux MNT.
Pour pouvoir présenter des arguments convaincants en faveur de l’investissement dans les MNT, il convient de bien comprendre les coûts socio-économiques de ces maladies à court et à long terme (notamment la perte de productivité, la baisse des revenus des ménages et la charge pour les systèmes de santé), ainsi que les avantages potentiels des interventions et de leur montée en régime. Une approche ciblée et stratégique est essentielle pour déterminer l’investissement qui produit le plus grand impact.
Un exemple de la façon dont le partenariat entre Access Accelerated et la Banque mondiale aide les pays à s’attaquer de front aux MNT est le Kenya, pays où les MNT sont responsables de près de 40% des décès. Ici, les pertes économiques provoquées par les MNT se chiffrent en centaines de milliards de shillings kenyans. L’étude de 2020 Combating Noncommunicable Diseases in Kenya réalisée par la Banque mondiale avec le soutien d’Access Accelerated est l’une des rares enquêtes publiées sur l’impact économique des MNT au Kenya. Elle révèle que sept MNT ont entraîné 230 milliards de KSh de pertes économiques en 2016, soit 3,4% du produit intérieur brut du pays.
Non seulement les MNT entravent le progrès économique national, mais elles touchent également de plein fouet les familles kényanes, car les MNT réduisent le revenu des ménages de plus de 28%. L’étude a également conclu qu’un investissement de 142 milliards de KSh dans quatre des principales MNT au Kenya sur une période de 15 ans, de 2016 à 2030, permettrait de sauver plus de 100 000 vies et produirait un bénéfice économique estimé à 175 milliards de KSh, un argument solide et convaincant pour des investissements urgents qui ont le pouvoir de bouleverser la situation des MNT dans le pays.
Dans les pays du monde entier, les défis qui nous attendent sont redoutables, mais les signes de progrès indiquent qu’ils sont loin d’être insurmontables. À l’échelle mondiale, une nouvelle approche santé et développement autour des MNT, avec notamment le soutien à des investissements plus forts, ciblés et catalytiques dans le domaine des MNT et à des partenariats innovants, est nécessaire de toute urgence pour permettre aux pays du monde entier de surmonter les obstacles sociaux et économiques qui entravent leur lutte contre les MNT.
Martin Bernhardt est directeur d’Access Accelerated, en charge de la stratégie globale et la mise en œuvre de cette initiative pluriannuelle. Formé en sciences économiques et sociales, il a une spécialisation en pharmaco-économie et plus de 20 ans d’expérience dans l’industrie pharmaceutique. Il a été jusqu’en 2021 responsable des affaires publiques de la santé mondiale d’une grande société biopharmaceutique, où il dirigeait les relations avec l’Organisation mondiale de la Santé, le Fonds mondial et d’autres institutions mondiales. Il a une longue expérience de mobilisation dans le domaine des maladies non transmissibles : jusqu’en 2021 il a co-présidé le Groupe des partenaires de l’Alliance sur les MNT.