Un rapport révèle une régression de l’état de santé des femmes et des enfants face aux conflits, au changement climatique et à la COVID-19

25 octobre 2022

La santé des femmes et des enfants dans le monde se détériore à l’échelle mondiale depuis deux ans, une période marquée par les impacts croissants des conflits, du changement climatique et des effets persistants de la pandémie de COVID-19. C’est ce que révèle le rapport d’étape 2022 Chaque femme, chaque enfant publié le 18 octobre. Intitulé Protect the Promise (Tenir nos promesses), le rapport révèle que l’insécurité alimentaire, la faim, le mariage d’enfants, les risques liés à la violence conjugale, de même que l’anxiété et la dépression chez les adolescent.e.s, ont tous augmenté depuis la publication en 2020 du dernier rapport.

Les populations pauvres et défavorisées (catégories où les femmes et les enfants sont représentés de manière disproportionnée) ont été les plus mal loties quasiment partout pendant la pandémie et à présent, le nombre croissant de crises humanitaires résultant de conflits et du changement climatique entrave les tentatives de relance.

« Loin d’être un rapport sur l’état d’avancement, ce document décrit un recul. La santé et les droits des femmes et des enfants sont menacés à un degré jamais vu depuis plus d’une génération », a déclaré le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. « Si ces inégalités persistent, nous ne tiendrons pas notre promesse d’un monde en meilleure santé, plus sûr et plus juste pour tous d’ici 2030. Nous ne serons pas non plus à même de gérer la prochaine pandémie, de prévenir le prochain conflit ou de nous adapter aux pertes et dégâts croissants provoqués par les catastrophes climatiques. »

Le COVID-19 ne peut pas être tenu pour seul responsable de ce recul, souligne le rapport, car le monde était déjà en retard sur la réalisation des principaux objectifs mondiaux avant le début de la pandémie. Ainsi :

  • Le pourcentage de femmes enceintes vivant avec le VIH dans le monde et ayant accès à un traitement antirétroviral, essentiel pour se maintenir en bonne santé tout en empêchant leurs nourrissons et leurs jeunes enfants de contracter le virus, était passé de 46% en 2010 à 81% en 2015, mais six ans plus tard, en 2021, il était encore de 81%.

  • Après une adoption et un déploiement ayant duré de longues années, la couverture mondiale de la première dose de vaccin contre le virus du papillome humain a également chuté de cinq points de pourcentage, passant de 20% en 2019 à 15% en 2021 et faisant courir à des millions d’adolescentes le risque de développer plus tard un cancer du col de l’utérus.

  • Malgré les grands progrès accomplis dans la réduction de la mortalité maternelle et infantile au cours des 20 ans qui ont précédé la pandémie, les inégalités persistent. Un enfant né dans un pays à faible revenu a une espérance de vie moyenne à la naissance d’environ 63 ans, contre 80 ans dans un pays à revenu élevé.

Le parcours de vie d’un enfant et ses droits à la santé, à l’éducation, aux perspectives d’avenir et à la sécurité sont encore largement déterminés par son lieu de naissance.

 

 

Les maladies infectieuses restent les principales causes de décès chez les enfants de moins de 5 ans, mais les MNT et les traumatismes contribuent davantage, en termes relatifs, à la morbidité et à la mortalité infantiles. Cela est dû en partie au fait que les femmes et enfants forcés de traverser les frontières ou qui sont déplacés à l’intérieur de leur propre pays en raison de conflits ou d’autres formes d’instabilité, ou de catastrophes naturelles de plus en plus liées au changement climatique, sont également exposés à un risque élevé de mauvaise santé ou de retard de développement.

Autre facteur, les enfants présentant un retard de croissance (faible taille pour leur âge) sont plus susceptibles de mourir d’infections et sont prédisposés à souffrir de surpoids et à développer des MNT liées à l’alimentation plus tard au cours de leur vie.

Le rapport montre également que les niveaux de surpoids et d’obésité s’aggravent dans presque toutes les régions du monde, ce qui alourdit encore la charge des MNT. À l’échelle planétaire, environ 39% des adultes étaient en surpoids en 2016 et 13,1% étaient obèses. Chez les enfants et les adolescents âgés de 5 à 19 ans, la prévalence du surpoids et de l’obésité est passée de 4% en 1975 à environ 18% en 2016, avec des niveaux similaires chez les filles et les garçons (18% et 19%, respectivement).

Le rapport d’étape est publié par plusieurs partenaires mondiaux, dont l’OMS, l’UNICEF, le FNUAP, le Partenariat pour la santé de la mère, du nouveau-né et de l’enfant, et l’initiative du Compte à rebours vers 2030. Il recommande notamment « le renforcement des systèmes de soins de santé primaires pour fournir des interventions essentielles à l’ensemble des femmes, enfants et adolescent.e.s ».

Les actions prioritaires à mettre en œuvre sont les suivantes :

  • Préparer les systèmes de soins de santé primaires à fournir toute la gamme des services de santé essentiels.

  • Établir de solides composantes de santé communautaire afin d’accroître la disponibilité et l’acceptabilité des services.

  • Mener des recherches sur la mise en œuvre susceptibles de générer des données probantes permettant d’adapter les interventions à des contextes spécifiques.

  • Renforcer les systèmes d’information sanitaire afin que les pays puissent collecter, analyser et utiliser régulièrement des données de haute qualité.