S’attaquer aux MNT à l’ère du développement durable
Il est essentiel de réduire la charge des maladies non transmissibles (MNT), dont les cancers, les maladies cardiovasculaires, le diabète, les maladies respiratoires chroniques et les troubles mentaux et neurologiques, afin de mettre un terme à l’extrême pauvreté, de réduire les inégalités et d’améliorer la santé et le bien-être.
On estime que les MNT tuent quelques 38 millions de personnes chaque année, représentant 68% de tous les décès, et causent la moitié des incapacités dans le monde. Bien que la charge soit universelle, les pays à revenu intermédiaire de la tranche inférieure (PRITI) sont les plus durement touchés, plus de trois décès sur quatre survenant dans ces pays.
Les MNT sont rapidement en passe de remplacer les maladies infectieuses en tant que cause principale des incapacités et des décès prématurés dans les pays en développement. La prévention et la maîtrise des MNT constituent un défi urgent pour le 21e siècle.
Le Plan stratégique arrive à un moment décisif de l’histoire et de l’avenir de la réponse aux MNT, alors qu’il est plus que jamais impératif d’agir. L’essor des engagements et de la mobilisation a contribué à faire avancer le programme des MNT au cours des cinq dernières années. Avec l’adoption du Plan d’action mondial 2013 – 2020 de lutte contre les MNT de l’OMS, de la première série de cibles mondiales pour les MNT et de l’accord des États-membres sur un ambitieux Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui inclut les MNT, il est temps de continuer sur notre lancée et de construire sur les bases qui ont été jetées.
Nous disposons de la connaissance, de solutions qui ont fait leurs preuves et des partenariats nécessaires pour piloter une mutation historique qui améliorera la vie des générations à venir.
Des jalons importants ont été franchis ces dernières années, certes, mais nous ne devons pas nous endormir sur nos lauriers. Les données démontrent que si nous nous en tenons à une approche de « gestion des affaires courantes », cela ne sera pas suffisant pour réaliser la cible mondiale « 25 x 25 » de l’OMS en matière de MNT, qui est une étape clé vers la réalisation des ODD.
Les progrès réalisés sur les MNT au plan national et régional dans les PRITI sont similairement parcellaires, inégaux et, dans une grande mesure, faussés. L’urgence à agir est encore renforcée par les lacunes et les défaillances persistantes de la réponse : inadéquation des ressources, manque d’action de prévention, systèmes sanitaires mal équipés pour répondre au fardeau croissant, et absence de prise en compte de la voix des personnes vivant avec une MNT dans la réponse.
Les cinq prochaines années représentent une fenêtre d’opportunité fragile pour intensifier l’action de prévention et maîtrise des MNT. Si nous saisissons cette occasion à présent, nous pouvons sauver des vies, permettre aux personnes de mener des existences saines et dignes, et parallèlement réduire la pauvreté et favoriser la croissance économique et la durabilité de l’environnement.
Lors de cette prochaine phase, notre succès dépendra de la mesure dans laquelle nous comprendrons et répondrons aux complexités d’un contexte profondément transformé : la géographie de la pauvreté en pleine mutation, les inégalités croissantes, la dynamique politique variable, l’aggravation des urgences humanitaires, le changement climatique et le développement économique.
L’Alliance sur les MNT, réseau significatif de la société civile réunissant 2.000 organisations dans plus de 170 pays, reste déterminée à améliorer la prévention et la maîtrise des MNT dans le monde.