Pas de temps à perdre : la couverture sanitaire universelle et la charge croissante des maladies non transmissibles
27 septembre 2023
27 septembre 2023
La CSU signifie que chacun, partout, a accès aux services de santé dont il ou elle a besoin sans subir de difficultés financières. Elle peut permettre de réduire la pauvreté, d’accélérer les progrès socio-économiques et d’améliorer radicalement la santé mondiale. L’accomplissement de la CSU contribue également à la réalisation des objectifs en matière de maladies non transmissibles (MNT), car les services de prévention et de traitement de ces maladies sont des éléments essentiels des régimes de CSU.
Renforcer les systèmes de santé grâce à une approche basée sur les soins de santé primaires (SSP) est le moyen le plus efficace et le plus durable de parvenir à la CSU et à la sécurité sanitaire. Et lorsque les pays parviennent à la CSU, des millions de personnes - y compris les populations vulnérables et marginalisées - ont accès aux services de santé dont elles ont besoin, quand elles en ont besoin, sans risquer de tomber dans la pauvreté ou de s'y enfoncer davantage. Les approches par maladie ont créé des cloisonnements dans les systèmes de santé, qui sont source d’inefficacités. Mais lorsque les régimes essentiels d'assurance maladie de la CSU sont exhaustifs et que les investissements et les programmes sont systématiquement alignés, l’utilisation des ressources gagne en efficacité et les besoins de santé de chacun peuvent être satisfaits tout au long de la vie.
Les MNT sont responsables de 41 millions de décès par an, et ce chiffre continue d'augmenter. Nos systèmes de santé, qui ont déjà du mal à gérer la charge actuelle des MNT, devront en assumer davantage. Les populations les plus pauvres et les plus vulnérables, qui sont touchées de manière disproportionnée par les MNT, devront continuellement faire face à des dépenses de santé en raison de la nature chronique des MNT. L'absence de protection financière contre les coûts des soins de santé enferme souvent les ménages pauvres dans des cycles d'endettement et de maladie, obligeant les parents à choisir entre la santé, l'éducation et l’alimentation de leurs enfants, et perpétuant ainsi un cycle intergénérationnel de pauvreté et de mauvaise santé.
Des approches intégrées et centrées sur la personne - qui incluent la tuberculose, le paludisme, le VIH/sida, la santé et le bien-être reproductifs, sexuels, maternels, néonatals, infantiles et adolescents, les MNT et la santé mentale - contribueront à maîtriser les MNT et à promouvoir un financement rentable et durable de la santé. Ainsi, lorsque les personnes vivant avec le VIH se rendent dans un centre médical pour suivre une thérapie antirétrovirale, elles devraient également pouvoir faire contrôler leur tension artérielle et leur glycémie, et recevoir les soins de suite appropriés. Les femmes devraient également bénéficier d'un dépistage du cancer du col de l'utérus, une MNT évitable et traitable dont la prévalence est six fois plus élevée chez les femmes vivant avec le VIH.
L'amélioration de la santé des personnes n'est pas un coût, mais un investissement, et la réalisation de la CSU permet de lutter contre les inégalités. Ainsi, une éducation et un accès rapides aux services de santé permettent d’éviter ou de retarder 80% des décès prématurés dus aux maladies cardiovasculaires, aux AVC et au diabète. En outre, 85% des décès prématurés dus aux MNT surviennent dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI) et plus de 60% des personnes vivant avec un cancer, une maladie cardiovasculaire ou un AVC dans les PRFI consacrent plus de 40% de leurs revenus aux soins de santé. À l'échelle mondiale, on estime que les MNT, y compris dans leurs dimensions sociales et psychologiques, coûteront 47 000 milliards de dollars entre 2011 et 2030, soit une moyenne de plus de 2 000 milliards de dollars par an. En revanche, si les gouvernements et les bailleurs de fonds dépensaient seulement 0,84 dollar par personne et par an, ils pourraient sauver sept millions de vies dans les PRFI. En termes de bénéfices sociaux et économiques, on estime que cela représente plus de 230 milliards de dollars. Il existe un décalage fondamental entre les besoins et les droits des personnes en matière de soins de santé, tout particulièrement les plus vulnérables des PRFI, et les ressources allouées par les gouvernements nationaux et les partenaires internationaux pour y répondre.
Tout au long de cette Semaine d'action mondiale contre les MNT et lors des RHN sur la santé, en tant que Coalition de partenariats pour la CSU et la santé mondiale, nous appelons les dirigeants mondiaux à assumer la responsabilité de la réalisation du droit fondamental à la santé, y compris pour les personnes vivant avec des MNT, ou à risque. Nous les exhortons à prendre des engagements ambitieux et concrets, et à investir durablement dans des systèmes de santé équitables et résilients, et à garantir une approche englobant l'ensemble du gouvernement et de la société en vue de faire de la santé pour tous une réalité.
Lors des RHN et au-delà, les dirigeants devraient s'unir derrière le Programme d'action du mouvement pour la CSU, qui fournit un plan pour transformer l'engagement en action et inclut des domaines à ne pas négliger, tels que l'accès aux services de santé essentiels (y compris pour la prévention et la prise en charge des MNT tout au long de la vie) et le fait de ne laisser personne de côté.
Nous ne pouvons plus attendre. C'est maintenant qu'il faut agir.
Mme Gabriela Cuevas, Coprésidente, Comité directeur de CSU2030
Dr Justin Koonin, Coprésident, Comité directeur de CSU2030
Dre Svetlana Akselrod, Directrice, Plateforme mondiale sur les MNT
Mme Helga Fogstad, Directrice exécutive, PMNCH
Dre Corine Karema, Directrice générale par intérim, Partenariat RBM pour en finir avec le paludisme
Mme Katie Dain, Directrice générale, Alliance sur les MNT
This blog was originally published on uhc2030.org.