Service des admissions à l’hôpital, Kenya

Selon un rapport de l'OMS, toutes les deux secondes, une personne succombe à une MNT

21 septembre 2022

Toutes les deux secondes, une personne de moins de 70 ans succombe à une MNT, et 86% de ces décès surviennent dans les pays à revenu faible et intermédiaire (PRFI), déclare l'Organisation mondiale de la Santé dans un nouveau rapport et le portail de données qui l'accompagne, annoncés aujourd'hui en marge de la 77ème Assemblée générale des Nations Unies (AGNU).

Les MNT constituent l'un des plus grands défis de ce siècle en matière de santé et de développement. Les principales d'entre elles - maladies cardiovasculaires (cardiopathies et AVC), cancer, diabète, maladies respiratoires chroniques et santé mentale - sont à l'origine de près des trois quarts des décès dans le monde et font 41 millions de victimes chaque année.

La grande majorité de ces décès se produisent dans les PRFI, ce qui fait des MNT un problème d'équité et de développement. Dans les milieux à faible revenu du monde entier, des millions de personnes n'ont pas accès à la prévention, au traitement et à la prise en charge qui pourraient prévenir ou retarder les MNT et leurs conséquences.

 Le rapport, intitulé Invisible numbers: true extent of noncommunicable diseases and what to do about them (Chiffres invisibles : l'ampleur réelle des maladies non transmissibles et les mesures à prendre pour y remédier) met en avant les chiffres qui se cachent derrière la charge des maladies non transmissibles et leurs facteurs de risque. Il présente également des interventions rentables et applicables à l'échelle mondiale qui peuvent faire évoluer ces chiffres et permettre de sauver des vies et de faire des économies. 

« Ce rapport confirme ce que nous soupçonnions depuis longtemps, à savoir que les maladies chroniques commencent à présent à dépasser les maladies infectieuses en tant que principale cause de mauvaise santé et de décès souvent évitables dans les pays à revenu faible et intermédiaire » Katie Dain, Directrice générale de l’Alliance sur les MNT.

Le portail de données sur les MNT, qui contient les dernières données par pays, les facteurs de risque et la mise en œuvre des politiques pour 194 pays, vient étayer les chiffres du rapport. Il permet d'explorer les données relatives à quatre MNT et leurs principales causes et facteurs de risque. Le portail fait ressortir des schémas et des tendances dans les pays et permet d’établir des comparaisons entre pays ou au sein de zones géographiques.

« Il est urgent que les gouvernements nationaux et la communauté mondiale de la santé procèdent à une remise à plat financière et de santé publique majeure avant qu'il ne soit trop tard : les familles, dans les pays d'Afrique de l'Est comme l'Ouganda et le Kenya par exemple, sont de plus en plus préoccupées par les coûts sanitaires et économiques de maladies telles que le diabète et l'hypertension, tout comme elles le sont par le VIH et la tuberculose. » Katie Dain, Directrice générale de l’Alliance sur les MNT

Le rapport et le portail de données arrivent à un moment critique pour la santé publique : en 2022, seuls quelques pays étaient en passe d'atteindre la cible des Objectifs de développement durable (ODD) visant à réduire d'un tiers les décès prématurés dus aux MNT d'ici 2030. Et ce, malgré le fait que les MNT sont véritablement au cœur du développement durable et que leur prévention et leur traitement constituent une opportunité d'investissement de premier ordre qui aura une multitude d'impacts sur la croissance économique, dépassant largement les dépenses engagées.

« La nécessité d'agir est manifeste et urgente. Les MNT coûteront plus cher en termes de souffrances et de vies perdues au cours de la décennie actuelle que tout autre problème de santé ; elles ponctionneront l'économie mondiale et entraveront le capital humain ; elles alimenteront et seront alimentées par les inégalités croissantes dans nos pays et dans le monde ; et elles saperont tous les efforts déployés pour que le monde soit mieux préparé aux futures pandémies après le COVID-19. L'inaction et la paralysie ne sont pas une option viable. » Katie Dain, Directrice générale de l’Alliance sur les MNT